08 mars 2006

Test de la C1 - version de base

Comment j'en suis venu à acheter cette petite voiture

Premier épisode – nécessité fait loi.

En novembre 2005, ma 405 Signature perd de l'huile en abondance. Au garage Peugeot on me propose un changement du joint de culasse. Voilà une affaire qui n'en est pas une : 1000 euros de réparations sur une voiture de 260 000 km ! Certes, elle m'a servi sans défaillir pendant 11 ans mais je me demande si ce n'est pas le commencement des ennuis d'autant que la batterie donne des signes de faiblesse et que les quatre pneus seront bons à changer sous peu. Aussi, je franchis immédiatement la porte du service commercial : je veux une petite voiture car les enfants ayant pour la plupart grandi, je véhiculerai au plus trois personnes ; elle doit être économique à l'usage et j'insiste sur l'aspect écologique. La 107 qu'on me présente me convient tout à fait et je demande où on signe mais le vendeur tempère mon ardeur en me disant qu'il n'y en a pas de disponible avant janvier (on ne leur en aurait livré que 39 pour l'année depuis juillet). Il me propose bien le modèle de démonstration mais celui-ci comporte toutes les options, ce dont je n'ai rien à faire – malgré un rabais considérable qu'il finit par me concéder je pars déçu avec ma 405 qui fume son reliquat d'huile.

Second épisode – une histoire de clones

Le village péri-urbain où je réside possède deux garages. Chez le concessionnaire Land Rover qui vend aussi des voitures coréennes on me propose une petite Kia « orange mécanique » très bien équipée (climatisation, jantes alliages et tout le tintoin électronique) pour moins de 9000 Euros. Je me méfie de l'électronique que j'ai toujours pratiquée en amateur, un fer à souder à la main, depuis plus de 35 ans : en effet, sauf dans la gamme des composants militaires, on rencontre toujours un élément défaillant au bout de quelques années et comme les calculateurs en intègrent un grand nombre, les risques de pannes sont réels surtout dans les conditions climatiques endurées par les véhicules. De plus, personne ne sait réparer cela et les garagistes changent les modules complets sans arrière pensée puisque ce n'est pas leur porte-monnaie qui trinque !
Au garage Citroën, situé juste à côté (j'y avais laissé ma voiture pour aller d'abord voir le concurrent accompagné de mon épouse – vous constaterez que le cheminement n'était pas innocent), je retrouve avec stupéfaction la copie conforme de la 107 Peugeot mais en moins chère. Le commercial, alerté par mon excitation, m'explique que c'est la même voiture qui s'appelle 107 chez Peugeot et C1 chez Citroën (j'apprendrai plus tard qu'il s'agit en réalité de triplés puisque le modèle est aussi commercialisé chez Toyota). Je veux le modèle de base, le même que sur l'affiche, à 8250 Euros, pas une option, pas un centime de plus ! Comme l'offre est rare et le client aussi à cette période de l'année, le vendeur et moi acceptons quelques concessions ; j'accepte de prendre le modèle à quatre portes (au lieu de deux) et il me fait des remises suffisantes pour que je signe à 8350 euros mais carte grise comprise (évitez de prendre le pack sécurité qui comporte à peu près une boîte d'ampoules à 250 Euros !)

Troisième épisode – l'attente

La voiture ne sera disponible que dans trois semaines. En attendant, j'ai vidé le reste d'huile de la 405 que je continue d'utiliser (elle n'a pas l'air de s'en plaindre). On me l'a reprise une centaine d'Euros et elle est paraît-il destinée à la casse (j'espère que non car elle est impeccable au niveau carrosserie et intérieur et le jour où je l'amènerai, je laisserai dedans l'autoradio avec le changeur de cédés, la boule d'attelage, le code de l'autoradio – je ferai même un nettoyage complet : ça me ferait mal de balancer ainsi une tonne et demie à la ferraille).
En attendant, je me documente un peu sur Internet. J'apprends que la C1 est fabriquée en Roumanie dans une usine spécialement construite par Toyota qui s'occupe de l'assemblage et qui a fourni le moteur essence. Peugeot fournit les pièces ainsi que le modteur HDI. Toyota se prend la tête avec Peugeot qui paraît-il ne veut pas fournir des composants de qualité suffisante... On verra. Je voulais acheter une voiture française, comme je l'ai toujours fait, elle ne l'est finalement qu'à moitié. L'explication réside dans le prix !

Mon opinion après un peu plus d'un mois d'utilisation
Je viens de mener la voiture à la révision de garantie à 2500 km. J'ai eu le temps d'avoir un aperçu de ses qualités et de ses défauts.

Esthétique – confort
Les points positifs
La voiture me plaît, elle a un aspect sympathique dépourvu d'agressivité. L'intérieur est sobre et dépouillé : pas de coffres fermant mais des petits rangements un peu partout dont je me serais bien passé (porte gobelet par exemple), le plastique du tableau de bord texturé ainsi que du volant n'est pas désagréable. Pas d'allume cigare (je ne fume pas de cigarettes non plus et toutes mes voitures sont parties à la casse avec cet accessoire qui n'avait jamais servi et que j'ai pourtant payé) mais il y a une prise 12 V qui permet d'en brancher un (ou un chargeur de téléphone...). Je retrouve les lève-vitres manuels avec amusement (j'ai payé 200 euros le remplacement d'un moteur lève-vitre sur ma précédente voiture). Pas de clim non plus pour l'écologie (elle est proposée en option à un tarif intéressant mais j'aurais peur que le moteur de 1l peine un peu).
Le gabarit, le rayon de braquage de la voiture permettent de se garer avec aisance. Cependant, je l'imaginais moins large. L'idée d'une vitre arrière qui fait office de fermeture du coffre me semble particulièrement réussie. L'assise est très ferme et la suspension aussi. On est placé haut dans la voiture ce qui fait qu'il est facile de s'y installer et d'en sortir. On domine la route mais sans voir le capot plongeant.
Le coffre est certes minuscule mais je n'ai jusqu'à présent pas eu besoin de rabattre la banquette arrière car il contient facilement toutes les courses d'alimentation de la semaine. C'est l'ouverture laissée par la tablette arrière qui laisse à désirer : pas toujours aisé de glisser un pack de 6 bouteilles d'eau.
L'habitabilité est très bonne. Dans ce modèle le volant n'est pas réglable en hauteur mais c'est inutile (je mesure 1,80m – je me souviens avoir un jour essayé une Saxo, je ne pouvais conduire que les jambes écartées !). Ce qui est bluffant, c'est la place à l'arrière, tant en profondeur qu'en largeur – j'y ai même installé mon copain Jean-Luc qui mesure 1,90m (bon on a avancé le siège avant et il touchait un peu le plafond en reculant la tête – par contre, il n'a pas eu de problème au volant) : les vitres oscillantes permettent une appréciable économie d'espace sur l'épaisseur des portes et on pourrait tenir à cinq dans la voiture alors que c'est une quatre places. Je ne regrette finalement pas d'avoir été obligé de prendre une quatre portes car, de voiture secondaire du ménage, la C1 est devenue celle qu'on utilise le plus.

Les points négatifs
La voiture est relativement bruyante. Le bruit du moteur, très présent en accélération, est amusant et on se prendrait presque au jeu d'une conduite un peu sportive pour le faire ronfler (réflexe d'ado à mobylette). Ce qui l'est moins ce sont les bruits de gravillons (quand il y en a) dans les passages de roue ; au ralenti, le bruit du ventilateur de l'habitacle, même en position 1 reste perceptible.
La commande de chauffage/Ventilation en plastique translucide rétro-éclairée la nuit est vraiment moche !
Les dossiers de sièges, très hauts avec les appuis-têtes de sont pas esthétiquement des plus réussis.
Sur ce modèle qui n'a pas de condamnation centralisée des portes (je ne ferme plus ma voiture depuis qu'on a cassé la vitre d'une des précédentes pour prendre 10 euros dedans), le coffre ne peut être ouvert qu'avec la clé, ce qui est très agaçant, surtout que j'oublie encore souvent cette dernière à l'arrière de la voiture après avoir déchargé mes courses !
L'autoradio fourni – et que je n'ai pas pris – est vendu 300 euros pour un lecteur de cédé simple ce que je considère comme une pure arnaque. On trouve des autoradios lecteurs mp3 à partir de 90 euros. J'ai préféré installer un vieil autoradio que ma fille m'a refilé (je n'écoute que France Inter de toute façon – à noter que je cherchais un autoradio qui permette d'écouter la radio et uniquement ça mais ça n'existe plus !) en espérant que, comme je laisse la voiture ouverte, personne n'aie l'idée de le voler. Les haut-parleur (10 Euros pièce) s'installent sans trop de problème une fois qu'on a soulevé la grille de protection au ras du pare-brise (une petite encoche dans un coin permet de passer un tournevis fin pour détacher la grille). Pas contre, le cache qui remplace l'autoradio est des plus récalcitrant à enlever. Une fois qu'on a mis le nouvel autoradio (sans problème s'il est équipé des prises normalisées) il reste une zone pas très esthétique entre le tableau de bord et l'autoradio – C'est tout à fait lamentable de ne pas avoir fourni l'enjoliveur qui termine l'habillage sur la version équipée d'origine mais à 200 euros d'économie, je m'en passerai.


Utilisation – conduite

Les points positifs
Avec un moteur de 1l essence 3 cylindres et un poids de seulement 800 kg la voiture est agréablement nerveuse (le bruit de moteur contribue à ce sentiment) – y compris à froid (rien à voir avec un diesel), ce qui m'arrange bien car la plupart de mes trajets font moins de 5km. Par contre, elle s'essouffle rapidement à grande vitesse du fait de la résistance du vent et il est également préférable de rétrograder en quatrième à la moindre côte ou faux-plat
La direction ne nécessite pas d'assistance avec ce petit moteur – ce qui ne serait pas le cas avec le diesel sensiblement plus lourd. A noter que Peugeot impose l'assistance électrique de direction sur la 107 essence, ce qui me semble une erreur commerciale.

Les points négatifs
La consommation est donnée pour 4,5l en conditions mixtes de circulation. Or, d'après mes calculs, je suis plus près de 5,5l en conduisant raisonnablement (il est vrai que je fais plus de ville que de route et que la voiture était encore en rodage jusqu'à présent – à suivre).
Le réservoir étant petit (35l) je n'ai plus l'habitude de passer si souvent à la pompe (à coté des 55 l de la 405 qui me permettaient de faire près de 900 km). Mes passages se font donc tous les 560 km.

La graduation de la jauge à essence électronique n'est pas linéaire. Quand on se trouve à l'avant dernier repère, il est temps de songer à faire le plein car une fois celui-ci éteint, on se retrouve sur la réserve qui clignote et on a l'impression qu'on va tomber en panne sèche d'un moment à l'autre (alors qu'on doit normalement pouvoir parcourir plus de 80 km puisqu'il reste environ 5l dans le réservoir).
Dans cette voiture, pas mal de choses sont inversées : le remplissage du réservoir se trouve à gauche (c'est plutôt bien car les pompes correspondantes sont moins fréquentées, la plupart des voitures ayant le remplissage à droite). La commande de phare est inversée (il faut pousser pour passer en plein phare, descendre pour allumer etc.) Idem pour l'essuie glace, le verrouillage des portes (on tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour verrouiller). Cela demande un peu d'accoutumance – une chance le volant est tout de même à gauche...

La sécurité.
Cette voiture est donnée avec un taux de sécurité de 4/5 au crash test. J'éviterai d'essayer. Par contre, l'anti-blocage des roues est efficace : je l'ai testé plusieurs fois sur la glace ces jours-ci et ce n'est donc pas un gadget.

Ma conclusion
Je ne regrette pas mon achat pour l'instant. J'utilise ce véhicule comme seconde voiture et il me convient parfaitement. Il semble économique à l'usage et à l'entretien. Quelques conseils :
- prendre la version la moins chère (j'ai vu un modèle exposé à près de 12000 euros) et éviter tous suppléments (compléments de garantie, pack sécurité)
- éviter la version diesel : vu la différence de prix actuelle entre le gas-oil et le super 95 il faudrait parcourir plus de 150000 km pour amortir les 1000 euros du surcoût (on ne sait pas quelle va être l'évolution de la taxation sur les carburants et l'écart risque encore de se réduire). Le moteur diesel qui pèse 100 kg de plus que le petit 3 cylindres essence nécessite également l'assistance électrique de direction.